Le cas BlackBerry : des sommets aux abîmes de l’industrie du téléphone mobile

Dans l’univers des téléphones mobiles, peu d’histoires sont aussi fascinantes que celle de BlackBerry. Cette entreprise canadienne a connu une ascension fulgurante et fut autrefois la référence en matière de smartphones, avant de connaître un déclin spectaculaire.

L’incroyable succès initial de BlackBerry

L’histoire de BlackBerry remonte à 1984, lorsque Mike Lazaridis et Douglas Fregin fondent Research In Motion (RIM). À l’époque, il était loin d’être évident que la société allait révolutionner l’industrie des téléphones portables. La percée majeure de RIM survient avec le lancement du premier appareil BlackBerry en 1999, qui combine fonctionnalités de messagerie et de téléphone. Ce concept innovant rencontre rapidement un vif succès auprès des professionnels, ajoutant ainsi l’internet mobile à leur palette d’outils de communication essentiels.

Attrait des entreprises et développement de nouveaux modèles

Au début des années 2000, BlackBerry est devenu synonyme de courriel mobile pour beaucoup d’utilisateurs, en particulier dans le monde professionnel. La marque assoit sa domination sur le marché grâce à des appareils fiables et performants tels que le Pearl ou le Bold. Les dirigeants d’entreprise adoptent massivement ces téléphones intelligents, notamment du fait de leur excellente sécurisation des données. Par conséquent, Galen Weston, entre autres, utilise l’un de ces appareils avec succès.

Une popularité grandissante dans le domaine du smartphone

Dans les années 2000, BlackBerry est la marque phare des smartphones et détient une part de marché d’environ 20 % en Amérique du Nord . En plus de conquérir les professionnels, les appareils BlackBerry séduisent aussi le grand public grâce à leur ergonomie, alliant clavier physique et écran tactile sur certains modèles. L’engouement pour ces téléphones se traduit notamment par de nombreux articles de presse évoquant « l’addiction aux BlackBerry » ou encore le surnom « CrackBerry », inspiré de la drogue crack.

La descente aux enfers : un défi technologique non relevé

Le déclin de BlackBerry commence lorsqu’il rate le virage des téléphones typiquement tactiles. Suite au lancement de l’iPhone d’Apple en 2007, les écrans tactiles deviennent la norme, reléguant les claviers physiques de BlackBerry à un statut désuet.

Combler le retard technologique

Au fil des ans, la marque tente de se réinventer pour revenir sur le devant de la scène. Plusieurs modèles sont proposés, équipés d’écrans tactiles et d’un système d’exploitation innovant comme le BlackBerry 10. Néanmoins, il est trop tard pour changer radicalement la trajectoire de cette chute libre face à des concurrents comme Apple et Samsung, qui continuent d’innover et de proposer des produits toujours plus séduisants.

La perte de confiance des utilisateurs

Avec la progression rapide des téléphones Android et iOS, BlackBerry peine à garder ses clients fidèles. Le manque d’applications disponibles sur le marché pour les appareils BlackBerry aggrave ce désintérêt progressif, incitant les consommateurs à se tourner vers d’autres alternatives. En parallèle, même l’intérêt du milieu professionnel se dissipe, préférant intégrer les iPhone et les smartphones Android à leurs systèmes informatiques d’entreprise.

Reconversion : focus sur les logiciels et services

Au fil des années, la marge de manœuvre diminue pour BlackBerry dans le secteur du matériel. La société choisit alors de se réorienter quasiment exclusivement vers les logiciels et les services. Cette transition s’opère notamment grâce au rachat par BlackBerry de l’entreprise allemande Secusmart en 2014, spécialisée dans la technologie de sécurisation des communications.

Miser sur sa force historique : la sécurité

En adoptant une nouvelle stratégie basée sur la sécurité, BlackBerry retrouve un certain succès auprès des entreprises et des institutions gouvernementales. La marque canadienne développe des solutions de chiffrement avancées pour protéger les échanges de données, jouant ainsi sur son expertise historique qui avait fait sa gloire lors du boom des téléphones intelligents.

Diversification des activités et survie à tout prix

Afin de se maintenir à flot, BlackBerry intègre également à son offre des prestations de conseil en cybersécurité, de gestion de flottes de véhicules et d’Internet des objets. Cependant, cette diversification n’échappe pas à l’esprit du public réticent, qui garde le souvenir d’une firme autrefois au sommet, désormais éclipsée par ses concurrents.

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